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 Au Diable les obligations ! (libre)

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A. Aliénor Lauwrence
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A. Aliénor Lauwrence
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MessageSujet: Au Diable les obligations ! (libre)   Au Diable les obligations ! (libre) EmptyLun 14 Avr - 20:15



Descartes a écrit:
“Pendant un certain temps, j’ai examiné les différentes occupations auxquelles les hommes s’adonnent dans ce monde, et j’ai essayé de choisir la meilleure. Mais il est inutile de raconter ici quelles sont les pensées qui me vinrent alors : qu’il me suffise de dire que, pour ma part, rien ne me parut meilleur que l’accomplissement rigoureux de mon dessein, à savoir : employer tout le temps de ma vie à développer ma raison et à rechercher les traces de la vérité ainsi que je me l’étais proposé. Car les fruits que j’ai déjà goûtés dans cette voie étaient tels qu’à mon jugement, dans cette vie, rien ne peut être trouvé de plus agréable et de plus innocent ; depuis que je me suis aidé de cette sorte de méditation, chaque jour me fit découvrir quelque chose de nouveau qui avait quelque importance et n’était point généralement connu. C’est alors que mon âme devint si pleine de joie que nulle autre chose ne pouvait lui importer.”

Préface d'Humain, Trop Humain, Friedrich Nietzsche, 1878.


Le soleil brillait si fort en ce bel après-midi d'avril que je n'eus pas la force de lire davantage. Si j'avais déjà dévoré beaucoup philosophie auparavant, la présente lecture me paraissait être une corvée étonnamment désagréable. Le gazouillis des petits oiseaux me réduisait à l'état d'enfant et j'étais prise d'étranges envies de me jeter au lac, bien que la baignade fût interdite. L'herbe verte et grasse était confortable et semblait être idéale pour un repos diurne, mais je n'éprouvais aucun besoin de dormir et, depuis mon arrivée ici il y a deux mois, je n'arrivais toujours pas à éprouver autre chose que de la méfiance. Tous ces américains ne m'inspirent pas, c'est plus fort que moi.
Mais comme il n'y avait personne à plusieurs mètres à la ronde, je me dis que personne ne viendrait me réprimander si je me rafraîchissais un peu. Mes petits souliers vernis étaient encore tout éclatants au soleil, malgré leur usure. J'eus un peu de mal à les retirer, mais j'y arrivai finalement et je les glissai à moitié sous mon sac bariolé - je l'avais payé une somme astronomique pour ce qu'il était d'ailleurs. Un Desigual si ma mémoire est bonne. Whatever.
Je m'approchai du bord du lac en espérant que personne ne vînt me faire de reproche et y plongeai avec soulagement mes pieds en feu. J'avais cavalé toute la semaine pour repérer mon nouveau lieu de travail, parachever l'aménagement du nouvel appartement, entamer ça-et-là d'innombrables procédures administratives pour acheter une voiture. J'avais aussi un peu forcé sur les visites et les vernissages. Mais j'étais satisfaite.

Soudain, je me rappelai que j'avais une tonne de boulot qui m'attendait déjà. Je devais préparer des cours pour les premières classes du semestre, prévoir des devoirs et rendre des listes longues comme un bras... En somme, m'empêcher de vivre pendant les deux prochaines semaines, au moins.

"Au Diable les obligations !", marmonnai-je en remuant faiblement les orteils dans l'eau fraîche. "C'est pas sorcier, le français, ils apprendront vite..."

Toutes les trente secondes, je jetais un œil à mon barda, resté à moins d'un mètre derrière moi. J'avais beau essayer de me rassurer, j'étais pétrifiée à l'idée qu'un ricain mal intentionné ne pût débouler de nulle part pour chouraver mes affaires. Après tout, et je n'aurais pas dû, j'avais emporté mon téléphone, des dossiers administratifs en tout genre, mon agenda, mes papiers, tout ce que je pouvais posséder d'important. Et bien sûr dans un sac qui valait une petite fortune.
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