□ □ □« Such a shame. »
.musicpopdomination@tumblr. Combien de temps cela fait-il que je suis dans cette cellule? Vu l'odeur de mes congénères, bien trop longtemps. Mais d'un autre côté, je suis mieux ici, que chez moi à entendre mes parents s'engueuler pour savoir lequel des deux a été trop laxiste avec moi. Nous sommes à Londres et j'ai seize ans. Ma maman travaille à l'hôpital comme aide soignante et mon papa est malheureusement chef de la gendarmerie. Autant dire, que même si pour l'instant j'ai la paix, je sais très bien que d'ici quelques heures je vais me faire passer un savon. En attendant, je décide de me rendormir un peu. Les autres gars arrêtés cette nuit vomissent leurs tripes dans un coin et je tiens pas à être spectateur de ce genre de scènes. Du moment qu'on me fiche la paix, ça me va. N'empêche que c'était une sacrée soirée. Cette fois, ça fallait vraiment la peine de finir en cellule de dégrisement pour ça.
Emery était passé chez moi, comme toujours. J'avais rien prévu de la soirée mais comme toujours, il a su me convaincre. On est partis dans les rues de Londres comme les rois de la ville. On fumait notre joint, comme si de rien était et on s'en fichait pas mal que les gens nous regardent bizarrement. J'ai suivi mon meilleur ami, comme toujours. C'est lui qui est au courant des meilleures soirées dans la capitale anglaises. On s'est retrouvés en dehors de la ville, sur un immense parking. Il y avait des tonneaux en feu qui nous permettaient de voir et plusieurs voitures se faisaient la courses. On était déjà bien à l'ouest à cause de la fumet, mais ça ne nous a pas empêché d'accepter les bouteilles de vodka qu'on nous donnait. Comme tous les autres, on acclamait ceux qui participaient à la courses. Les voitures, ça n'a jamais été mon truc mais franchement il y avait une bonne ambiance et les filles étaient plutôt pas mal. Après une ou deux heures, j'en sais rien, Emery est parti avec l'une d'entre elle dans un coin et moi j'ai continué à regarder les courses. Franchement... Ca me donnait bien envie de participer. Je sais conduire. Je n'ai pas le permis, mais je sais comment ça fonctionne.
« Tu veux essayer? » Un des participants me proposait de rouler sa voiture. Je n'étais pas vraiment apte et je dois dire que je me suis mélangé les pédales au début mais finalement, après le "top départ" c'était une sacrée montée d'adrénaline. Mes yeux ne discernaient pas trop ce qu'il y avait autour du parking et donc c'était déjà trop tard pour mes fesses lorsque j'ai arrêté la voiture et que les flics ont ouvert la portière pour m'attraper et me balancer à l'arrière de leur fourgon. Eh merde... J'ai dormi tout le trajet et je ne me rappelle même pas avoir fini sur le pauvre matelas de la cellule. Mais c'était une super soirée. J'espère qu'Emery a pu filer avant de se faire choper lui aussi.
Bon... Là ça commence à faire long. La matinée est passée et je n'ai toujours pas vu mon père débarquer au poste de police pour me tailler les oreilles en pointe. Je suis bientôt seul dans la cellule et franchement, j'en ai plein le cul d'être là...
Comme si on m'avait entendu, voilà mon père qui débarque bien rasé, bien coiffé dans son magnifique uniforme de policier.
« Qu'est-ce qu'on va faire de toi Demyan? » Mes parents ont toujours rêvé d'un fils modèle, qui s'applique à l'école et qui est poli avec son entourage. Ils sont mal barré. Je lui jette un regard avant de me lever sans rien répondre. Il ouvre la cellule et je ne peux pas m'empêcher d'avoir un petit sourire en coin des lèvres. Mon père n'a même plus le courage de me réprimander. Il sait que ça ne servira à rien de toute manière.
Deux semaines plus tard, je suis parti de la maison.
□ □ □« Born in the USA. »
.musicpopdomination@tumblr. Ouais enfin bon. J'en ai un peu marre d'écouter Bruce Springsteen. Ca fait sept heures que je suis enfermé dans cet avion et je deviens franc fou. Heureusement, le pilote vient d'annoncer qu'on allait gentiment descendre sur Phoenix. Je regarde par le hublot et je me détends un peu. Qui n'a jamais rêvé d'aller aux Etats-Unis franchement? Moi en tout cas, j'ai attendu ce moment toute ma vie. J'ai à peine cinquante dollars en poche, un faux visa et aucun papier qui me permet de venir vivre ou travailler aux states. Mais je m'en fiche. Je veux au moins poser pied sur le sol américain. Qu'on me renvoie chez moi après, j'en ai rien à carrer. Après un atterrissage plus que secouant, je décide d'aller directement au centre ville. Il faut absolument que je me trouve du travail aujourd'hui, sinon je dors dans la rue. Et comme on est en mars... Je n'y tiens pas vraiment. Je dépose mon sac de voyage dans une consigne qui me grille dix dollars et je me balade un peu dans la ville. J'essaie de ne pas me perdre et rentre dans tous les bars et autres magasins qui pourraient accepter un jeune de mon âge. La majorité des pubs me refusent à cause de mon âge... Putain, j'ai vraiment pas envie d'aller bosser dans un supermarché quoi... Je persiste. Mais je passe la première nuit dehors. Puis la seconde, puis la troisième. Je ne me suis pas douché ni rasé depuis mon départ de Londres, autant dire que c'est pas comme ça que je vais trouver du travail.
Le "Boston". Un bar de plus où on me refusera sûrement à cause de mon âge... Mais qui ne tente rien n'a rien. Je me gratte la mâchoire avant de finalement pousser la porte. L'endroit est sympa, typique des pubs où j'adorais passer mon temps avec Emery à Londres. Putain, il me manque. S'il était là, il saurait quoi faire... Quoi qu'il en soit, je m'approche du comptoir où un homme est en train de sécher des verres de bière.
« Je sers pas aux gosses. » Je souris malicieusement.
« Sauf que je ne suis pas là pour boire. » On se regarde pendant quelques secondes.
« J'aimerais travailler ici. » C'est mal barré vu le regard que ce Nathéan me lance... Pourtant, au bout d'une heure et demie à parler, il me serre la main.
« A demain soir. » Je ne sais pas qu'est-ce qu'il l'a poussé à m'accepter mais on est tout les deux conscients qu'il risque gros en m'engageant alors que je n'ai pas l'âge.
□ □ □« It's my life. »
.larrystyinson@tumblr. C'est ce jour là que ma vie aux Etats-Unis a démarré. Nathéan a été sympa de me payer en avance, ce qui m'a permis de me trouver un appartement en colocation. Je sais, c'est pas top mais c'est tout ce qu'il y avait. Et ma coloc est super sexy. Surtout quand elle laisse trainer ses soutiens gorges sur le canapé. Oui, j'avoue, je me la suis faite mais ce n'est qu'un détail. Quoi qu'il en soit, j'ai un job, un appartement et de quoi me raser et me nourrir. Le plus important. On devient de plus en plus proches avec Nathéan, mon patron, même s'il y a encore quelques non-dits. Je crois qu'il m'a vu parler avec un ou deux clients du bar mais j'espère qu'il n'a jamais su ce que j'ai fait avec eux dans l'arrière boutique. Passons. Ma vie ici est vraiment parfaite.
Ca fait quatre ans que je vis d'eau fraiche. En quelques sortes. Je ne me suis pas encore fait arrêter mais je continue de faire des conneries. Il faut dire qu'il y a trop de tentations pour un jeune de vingt et un ans à Phoenis. Et vous savez qu'est-ce qu'on dit? La meilleure façon de résister à la tentation, c'est d'y céder. Et c'est ce que j'ai fait il y a environ trois semaines de cela. Je trainai dans les rues de Phoenix après le boulot. Je n'avais pas spécialement envie de rentrer à l'appartement et retrouver Candace qui me demande de la tripoter. Etonnant? Non pas vraiment... Il faut dire qu'il y a quelques jours au paravent, un jeune homme s'est pointé au "Boston". Brun, une barbe de plusieurs jours lui mangeant la mâchoire, un regard profond et ténébreux... Azèl. J'ai carrément craqué pour lui et ça m'arrive vraiment rarement. J'ai appris par la suite, après avoir échangé quelques "câlins" qu'il vendait du cannabis et qu'il trainait toujours en ville. En gros, un garçon peu fréquentable mais qui m'attirait très fortement. Voilà pourquoi, je me retrouve à flâner dans les rues de Phoenix à quatre heures du matin. J'espère le croiser. Il fait froid, mais c'est pas grave, je me fume un joint pour me changer les idées.
Lorsque je tombe enfin sur lui. Putain il est juste magnifique. Il m'offre même un sourire à en faire tomber plus d'un. J'utilise une excuse bidon pour lui acheter du cannabis et lui propose de venir chez moi. Mais il préfère qu'on aille chez lui.
Le lendemain soir, il se pointe au bar. Nathéan est également là et je ne peux pas cacher ma joie de revoir Azèl. Même si je sais d'ores et déjà que mon patron ET grand frère adoptif, va me faire la morale, je ne me retiens pas d'aller parler un peu avec le métis. Il me refile discrètement un peu d'herbe et il s'en va après avoir collé un baiser sur ma joue. De toute manière, je vais chez lui après mon service. Je retourne derrière le bar, mine de rien. Je sais que dans le fond, Nathéan ne veut pas jouer les moralisateurs mais il ne peut pas s'empêcher de vouloir me protéger et m'éviter les ennuis qu'il a pu avoir par le passé. C'est pour ça que même si ça me soûle, je le laisse me faire la morale et je recommence de toute manière mes conneries le lendemain.